De l’objet utilitaire à l’œuvre inédite, au printemps La Cité du Vin donne à voir les manifestations de l’art et du design autour du verre. Le temps d’une exposition « renversante » du 15 mars au 30 juin 2019, Cos d’Estournel devient mécène d’une rétrospective métonymique du sable au verre.
Explications de Michel Reybier.
Je suis particulièrement attaché à la notion d’expérience et à l’émotion que procure l’instant de la dégustation. Poursuivant cette philosophie, il me paraissait naturel de soutenir la Cité du Vin. Au-delà d’exprimer l’ouverture de la ville en s’incarnant porte-parole des vins du monde, ce lieu d’exposition propose une nouvelle manière de découvrir le vin et tout l’univers qui l’entoure, en intégrant à la fois les dimensions sensorielles, humaines, culturelles ou encore économiques du vin.
Le digital apporte aujourd’hui au monde du vin des bouleversements que l’on doit considérer avec attention, et la Cité du Vin l’intègre de façon admirable dans son expérience. Cos d’Estournel est et a toujours été attentif au monde qui l’entoure, et j’accorde à ces questions une importance particulière.
Enfin, la place de Cos d’Estournel à la Cité du Vin trouve sa pertinence en parallèle avec l’importance que nous accordons à l’art et au design : en témoignent les travaux de rénovation architecturale du château et des chais que nous avons menés, et qui ont abouti il y a maintenant plus de dix ans.
L’art et le vin, c’est une amitié de longue date ancrée dans l’Histoire. Bacchus incarnait le dieu du vin et de l’inspiration : il a été représenté ainsi de l’époque romaine avec ses mosaïques jusqu’à la Renaissance avec les somptueuses sculptures de Michel-Ange.
Aujourd’hui encore, le lien très étroit qu’entretient l’art avec le vin se retrouve dans la peinture, comme dans Le Déjeuner des canotiers de Renoir, dans la sculpture ou encore dans la musique avec l’entraînant « Libiamo ne’ lieti calici » de La Traviata. Le design n’est pas en reste, puisqu’il s’invite audacieusement dans l’architecture même de la Cité du Vin : imaginée par ses concepteurs comme la métaphore architecturale du cep de la vigne, du vin tournant dans le verre, elle offre des reflets qui changent au gré des rayons du soleil et du moment de la journée, non sans évoquer la robe mouvante du vin.
L’art et le design sont intrinsèquement liés à l’identité de Cos d’Estournel : Louis-Gaspard d’Estournel, déjà, avait fait des choix architecturaux audacieux en imaginant ces monumentales et singulières pagodes. De quoi surprendre, rendre reconnaissable, mais aussi et avant tout la preuve d’un goût affirmé pour le beau et l’esthétique.
Ces notions ont imprégné l’entière rénovation du château et des chais de Cos d’Estournel il y a quelques années. Ainsi, pour Cos d’Estournel, nous avons repensé les bâtiments et leur fonctionnalité dans une approche résolument moderne, tout en conservant les codes orientaux chers à Cos d’Estournel. C’est ensuite Jacques Garcia qui, avec sa légendaire maîtrise du mélange des genres, s’est penché sur l’architecture d’intérieur, pour concilier sobriété de l’agencement et matériaux contemporains avec l’inspiration exotique de la propriété.
