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COS Chronicle

La pierre blonde girondine

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Une parure aux reflets d’or et d’airain

À Cos d’Estournel, c’est l’originalité de l’architecture qui intrigue en premier lieu. L’inspiration orientale de la propriété, insufflée par le goût de Louis-Gaspard d’Estournel pour l’Orient, en a fait un château reconnaissable entre tous. Pourtant, ce lieu singulier est bien ancré dans son territoire girondin : en témoigne l’utilisation de la pierre blonde typique de la région, sur laquelle se reflètent les rayons du soleil à toute heure de la journée.

C’est de cette pierre blonde que sont faites toutes les constructions anciennes de Bordeaux. Mais si la Gironde comptait jusqu’à 600 carrières au milieu du XIXe siècle, il n’en reste plus qu’une, à Frontenac. Une pierre facile à tailler et à sculpter, dont la belle couleur blonde ou crème est un plaisir pour les yeux, en particulier lorsque les bâtiments qui en sont constitués ont été rénovés : la ville de Bordeaux en est la preuve vivante.

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La pierre blonde girondine soutient l’harmonie de ce lieu singulier ancré dans son terroir.

C’est un édit d’Henri IV, en 1607, qui, interdisant les constructions en bois, a lancé le succès de la pierre et vu se multiplier les carrières. Mais les pierres sont un peu comme les vins : elles varient beaucoup d’un lieu d’extraction à l’autre, comme autant de terroirs qui offrent autant de personnalités différentes. Ainsi, la pierre charentaise, massivement utilisée elle aussi, est un peu plus dure et plus blanche. Pour les puristes de la région, pas question d’utiliser une autre pierre que la bordelaise pour rénover châteaux et monuments historiques : celle qui est dorée et coquillée.

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À Cos, Louis-Gaspard d’Estournel entreprend des constructions vers 1825. En plus de l’agrandissement permanent de son vignoble, le persévérant fondateur du domaine n’a de cesse de repenser le bâti afin de doter le domaine de bâtiments à la hauteur de ses ambitions. Sur l’ancien hameau dont il rachète les propriétés une à une, il reconstruit et agrandit, pour améliorer toujours les installations. Et s’appuie sur la pierre calcaire extraite des carrières de la rive droite de l’estuaire pour le faire. Cette pierre « d’une brillante couleur jaune clair », comme l’a décrite l’écrivain français Stendhal, sert en particulier à la construction de deux des pagodes du château. Un courrier daté de juillet 1843, adressé par le régisseur du domaine à un marchand de pierre de la rive droite de l’estuaire, mentionne la commande de « deux ou trois batelées de pierre de Bourg d’une pierre fine et d’un bon grain […] pour les deux pavillons du château de Cos ». La première pagode existait sans doute déjà alors.

Depuis, c’est cette même pierre qui a toujours été utilisée lors des travaux de rénovation du bâti. La restauration des Pagodes en 2008 pour leur faire retrouver leur aspect original, sous l’impulsion de Michel Reybier et la supervision de l’Architecte en chef des Monuments Historiques Alain-Charles Perrot, n’y fait pas exception : la pierre blonde girondine soutient parfaitement l’harmonie de ce lieu singulier inscrit dans son terroir.


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